8h et notre capitaine est bien là au pied de
l’hôtel, sur le bord du Nil. Nous entreprenons donc notre route vers le West Bank, de l’autre côté du Nil. Le
taxi nous conduit d’abord à la Vallée
des rois, où j’ai pu observer les tombes de trois grands pharaons d’Égypte,
notamment ceux de Ramsès III et de Ramsès IV. Bon, selon Richard, il y avait
moins de pression pour les touristes il y a huit ans lors de sa dernière visite.
Ce qui nous sauve, c’est justement quand il explique à ceux qui voudraient nous
vendre leur service de guide qu’il en est à sa 3e visite. On
escalade un peu la montagne, mais comme c’est interdit, on essaie aussi de nous
faire payer cette randonnée. On décide plutôt de redescendre bien sagement.
Après ces deux visites, nous décidons
d’arrêter pour le lunch. Nous demandons à notre chauffeur de nous amener dans
un endroit où l’on peut manger typiquement égyptien. Nous prenons un excellent
repas et quittons en direction des tombes
des nobles. Car ici, les scribes avaient droit à un enterrement, où plutôt
à une momification digne de ce nom. Il faut se rappeler qu’à l’époque, savoir
écrire n’était pas donné à tout le monde. C’est là qu’un guide nous fait la
démonstration de l’éclairage des couloirs d’autrefois, c’est à dire avec des
miroirs qui reflètent les rayons solaires le long des tunnels, pendant que des
gens inscrivaient dans la pierre les hiéroglyphes.
Après cette visite de trois tombes de nobles,
notre guide nous offre un thé, que nous décidons d’accepter. À nos côtés, un
homme est sur son tapis et se lave pour faire ses prières. C’est étrange, mais
je ne sens pas que ma présence féminine dérange quoi que ce soit. C’est à ce
moment que Richard et moi avons eu le même flash, nous nous sommes imaginés
dans une scène de la défunte Course
destination monde. En effet, nous avons ce même désir tous les deux
d’entrer en contact avec des gens d’un peu partout à travers le monde. Cette
réflexion vient sans doute du fait que toute la journée, nous avons croisés des
autocars de groupes de touristes et je me suis dit que ce type de voyage
n’était vraiment pas fait pour moi.
La dernière destination du jour est la vallée des reines. On nous prévient que
c’est beaucoup plus petit que la vallée
des rois. Nous le constatons dès notre arrivée, où nous remarquons que seulement
trois tombes sont ouvertes et trois tombes … de prince ! Nous ne pouvons
même pas voir de tombes de reines !!! Petite déception ici, même si les hiéroglyphes
sur les tombes de deux fils de Ramsès II sont vraiment bien conservés. La 3e
tombe d’un autre fils de Ramsès II ayant subit un incendie, les murs sont
plutôt noircis.
Nous demandons ensuite à notre chauffeur de
taxis de nous ramener à notre bateau pour retourner de l’autre côté de la rive.
Il nous propose de visiter encore différentes boutiques avant de repartir, mais
nous insistons pour revenir sur le bord du Nil. Des marchands, nous en avons
croisés toute la journée à la sortie des sites touristiques ! Dans la hâte
de vouloir reprendre notre bateau, je passe tout près de commettre un
sacrilège : Mettre mes pieds sur un tapis de prière ! Heureusement
que Richard a pu m’arrêter à temps !!!
Nous pensions rentrer tranquillement à notre
hôtel, mais notre capitaine Cook insiste pour un petit tour d’une heure sur son
bateau, question de boire le thé et de voir le coucher du soleil. Richard et
moi avons à peine le temps de décliner poliment son offre, que nous voilà déjà
en route sur le Nil. Mahmoud Mohamed me demande même de conduire le bateau,
j’avoue que ce ne fût pas une expérience si facile, surtout avec de la grosse
musique de clubs dans les oreilles. Richard insiste pour entendre de la musique
égyptienne. Heureusement, le moussaillon en moi a finalement retrouvé le
pied marin et j’ai réussi à nous conduire jusqu’au bout de l’île aux bananes
pour la prise de photos du coucher de soleil. Richard essaie d’expliquer au
capitaine Cook qu’il n’a pas besoin de conseils pour prendre une bonne photo.
Au retour, nous prenons un bon thé, ainsi
qu’un karkade et discutons de la
situation politique en Égypte. Le jeune capitaine a espoir que les affaires
reprennent d’ici 2016 et nous explique sa théorie du complot concernant les
dernières élections égyptiennes. Puis, Mohamed arrête subitement la musique
lorsque le son des prières arrive à nos oreilles. Il nous explique que c’est ce
qu’il faut faire quand on est un bon musulman, question de respecter ses
convictions religieuses. Arrivée à l’hôtel, je fus un peu déçue par l’attitude
de notre nouvel ami. Non seulement il se montre déçu des 200 LE que nous lui
remettons, et ce malgré le fait que nous avions une entente pour 180 LE pour la
journée. En plus, il exige une avance de
50% pour l’arrangement que nous venons de conclure pour le taxi du
lendemain ! Évidemment, Richard et moi refusons de lui verser le 50 LE et
nous quittons un peu tristes le Tom and Jerry, le nom de notre bateau du jour.
Le temps de prendre une bière au bar de
l’hôtel, où nous sommes les seuls clients depuis deux jours d’ailleurs, et nous
décidons de partir à la recherche d’un restaurant pour notre souper. Encore une
fois, l’épreuve de la marche est pénible, pas sur le plan physique, mais
psychologique. Richard semble à bout de devoir refuser les calèches et les
bateaux en tout genre. Nous décidons donc de couper notre marche le plus
rapidement possible en entrant au chic hôtel Winter Palace. Étrange nom pour un hôtel bien connu des riches
touristes qui visitent l’Égypte. À l’intérieur, on se croirait vraiment à
l’époque victorienne. Un coup d’œil à la carte du restaurant de cuisine
française et nous convenons que ce n’est vraiment pas abordable pour nos
portefeuilles.
Nous reprenons notre balade au bruit incessant
des lamentations des vendeurs de la rue.
Nous trouvons finalement un petit restaurant égyptien sympathique et
nous nous réfugions sur la terrasse pour prendre notre repas. Nous commandons
deux excellents shish taouk et redescendons
dans la rue, où les marchands nous attendaient. Nous négocions finalement un
foulard et rentrons sagement à notre chambre d’hôtel, où nous tombons sur un
étrange film d’animation sur les ondes de TV5 Monde. Le film se passe en
Algérie et traite par les yeux d’un chat-parlant de la question des différences
religieuses entre catholiques, juifs et musulmans… Ironique façon de terminer
notre dernière soirée à Luxor…
Merci Andréanne de cette "visite". Tu nous fait bien sentir tes-vos émotions et sensations dans cet univers si différent du nôtre. Ici, sous - 20 degrés C.....les lamentations sont toutes autres...!!!
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