vendredi 3 janvier 2014

La Vallée des rois, jour 6 !


8h et notre capitaine est bien là au pied de l’hôtel, sur le bord du Nil. Nous entreprenons donc notre route vers le West Bank, de l’autre côté du Nil. Le taxi nous conduit d’abord à la Vallée des rois, où j’ai pu observer les tombes de trois grands pharaons d’Égypte, notamment ceux de Ramsès III et de Ramsès IV. Bon, selon Richard, il y avait moins de pression pour les touristes il y a huit ans lors de sa dernière visite. Ce qui nous sauve, c’est justement quand il explique à ceux qui voudraient nous vendre leur service de guide qu’il en est à sa 3e visite. On escalade un peu la montagne, mais comme c’est interdit, on essaie aussi de nous faire payer cette randonnée. On décide plutôt de redescendre bien sagement.

Par la suite, nous nous rendons au temple de Hatchepsout pour aller admirer de magnifiques statues d’un temps où les tombeaux étaient de grandeurs complètement démesurées. D’ailleurs, parlant de grandeur, à notre sortie du temple, nous faisons un arrêt aux colosses de Memnon. Disons que je me sentais encore plus petite à côté de ces deux statues fort impressionnantes.

Après ces deux visites, nous décidons d’arrêter pour le lunch. Nous demandons à notre chauffeur de nous amener dans un endroit où l’on peut manger typiquement égyptien. Nous prenons un excellent repas et quittons en direction des tombes des nobles. Car ici, les scribes avaient droit à un enterrement, où plutôt à une momification digne de ce nom. Il faut se rappeler qu’à l’époque, savoir écrire n’était pas donné à tout le monde. C’est là qu’un guide nous fait la démonstration de l’éclairage des couloirs d’autrefois, c’est à dire avec des miroirs qui reflètent les rayons solaires le long des tunnels, pendant que des gens inscrivaient dans la pierre les hiéroglyphes.

Après cette visite de trois tombes de nobles, notre guide nous offre un thé, que nous décidons d’accepter. À nos côtés, un homme est sur son tapis et se lave pour faire ses prières. C’est étrange, mais je ne sens pas que ma présence féminine dérange quoi que ce soit. C’est à ce moment que Richard et moi avons eu le même flash, nous nous sommes imaginés dans une scène de la défunte Course destination monde. En effet, nous avons ce même désir tous les deux d’entrer en contact avec des gens d’un peu partout à travers le monde. Cette réflexion vient sans doute du fait que toute la journée, nous avons croisés des autocars de groupes de touristes et je me suis dit que ce type de voyage n’était vraiment pas fait pour moi.

La dernière destination du jour est la vallée des reines. On nous prévient que c’est beaucoup plus petit que la vallée des rois. Nous le constatons dès notre arrivée, où nous remarquons que seulement trois tombes sont ouvertes et trois tombes … de prince ! Nous ne pouvons même pas voir de tombes de reines !!! Petite déception ici, même si les hiéroglyphes sur les tombes de deux fils de Ramsès II sont vraiment bien conservés. La 3e tombe d’un autre fils de Ramsès II ayant subit un incendie, les murs sont plutôt noircis.

Nous demandons ensuite à notre chauffeur de taxis de nous ramener à notre bateau pour retourner de l’autre côté de la rive. Il nous propose de visiter encore différentes boutiques avant de repartir, mais nous insistons pour revenir sur le bord du Nil. Des marchands, nous en avons croisés toute la journée à la sortie des sites touristiques ! Dans la hâte de vouloir reprendre notre bateau, je passe tout près de commettre un sacrilège : Mettre mes pieds sur un tapis de prière ! Heureusement que Richard a pu m’arrêter à temps !!!

Nous pensions rentrer tranquillement à notre hôtel, mais notre capitaine Cook insiste pour un petit tour d’une heure sur son bateau, question de boire le thé et de voir le coucher du soleil. Richard et moi avons à peine le temps de décliner poliment son offre, que nous voilà déjà en route sur le Nil. Mahmoud Mohamed me demande même de conduire le bateau, j’avoue que ce ne fût pas une expérience si facile, surtout avec de la grosse musique de clubs dans les oreilles. Richard insiste pour entendre de la musique égyptienne. Heureusement, le moussaillon en moi a finalement retrouvé le pied marin et j’ai réussi à nous conduire jusqu’au bout de l’île aux bananes pour la prise de photos du coucher de soleil. Richard essaie d’expliquer au capitaine Cook qu’il n’a pas besoin de conseils pour prendre une bonne photo.

Au retour, nous prenons un bon thé, ainsi qu’un karkade et discutons de la situation politique en Égypte. Le jeune capitaine a espoir que les affaires reprennent d’ici 2016 et nous explique sa théorie du complot concernant les dernières élections égyptiennes. Puis, Mohamed arrête subitement la musique lorsque le son des prières arrive à nos oreilles. Il nous explique que c’est ce qu’il faut faire quand on est un bon musulman, question de respecter ses convictions religieuses. Arrivée à l’hôtel, je fus un peu déçue par l’attitude de notre nouvel ami. Non seulement il se montre déçu des 200 LE que nous lui remettons, et ce malgré le fait que nous avions une entente pour 180 LE pour la journée.  En plus, il exige une avance de 50% pour l’arrangement que nous venons de conclure pour le taxi du lendemain ! Évidemment, Richard et moi refusons de lui verser le 50 LE et nous quittons un peu tristes le Tom and Jerry, le nom de notre bateau du jour.

Le temps de prendre une bière au bar de l’hôtel, où nous sommes les seuls clients depuis deux jours d’ailleurs, et nous décidons de partir à la recherche d’un restaurant pour notre souper. Encore une fois, l’épreuve de la marche est pénible, pas sur le plan physique, mais psychologique. Richard semble à bout de devoir refuser les calèches et les bateaux en tout genre. Nous décidons donc de couper notre marche le plus rapidement possible en entrant au chic hôtel Winter Palace. Étrange nom pour un hôtel bien connu des riches touristes qui visitent l’Égypte. À l’intérieur, on se croirait vraiment à l’époque victorienne. Un coup d’œil à la carte du restaurant de cuisine française et nous convenons que ce n’est vraiment pas abordable pour nos portefeuilles.

Nous reprenons notre balade au bruit incessant des lamentations des vendeurs de la rue.  Nous trouvons finalement un petit restaurant égyptien sympathique et nous nous réfugions sur la terrasse pour prendre notre repas. Nous commandons deux excellents shish taouk et redescendons dans la rue, où les marchands nous attendaient. Nous négocions finalement un foulard et rentrons sagement à notre chambre d’hôtel, où nous tombons sur un étrange film d’animation sur les ondes de TV5 Monde. Le film se passe en Algérie et traite par les yeux d’un chat-parlant de la question des différences religieuses entre catholiques, juifs et musulmans… Ironique façon de terminer notre dernière soirée à Luxor…

1 commentaire:

  1. Merci Andréanne de cette "visite". Tu nous fait bien sentir tes-vos émotions et sensations dans cet univers si différent du nôtre. Ici, sous - 20 degrés C.....les lamentations sont toutes autres...!!!

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