La journée avait pourtant bien commencé avec une belle séance au gym du Novotel. Puis, la route vers les pyramides me confirma les grandes inégalités des classes égyptiennes. En plus de me faire voir de véritables dépotoirs à ciel ouvert un peu partout le long des routes. Nous rencontrons finalement un premier obstacle, une route en construction. Nous devons faire un détour sous le bruit infernal de centaines de klaxons, véritable pollution auditive. Mais loin de moi l’idée de vouloir me plaindre…
Surtout qu’après avoir cherché notre gîte avec
notre chauffeur de taxi, nous arrivons à destination. Nous sommes
merveilleusement bien accueillis et la vue est superbe. De notre balcon, nous
pouvons carrément apercevoir les pyramides et le Sphinx. Nous partons donc à la
recherche de l’entrée du site, sous les avertissements de notre aubergiste.
Après avoir marché un peu dans la ville, nous
décidons de revenir à notre gîte où l’on nous confirme le lieu exact de l’entrée du site des pyramides. Nous calculons
notre argent en nous disant que nous avons le montant exact pour entrer et que sur place, nous pourrons sûrement retirer les
fonds pour la suite des choses. À notre arrivée, un sympathique jeune homme se
présente comme un employé du site qui ne veut pas d’argent. Nous lui expliquons
que nous venons de dépenser nos dernières livres égyptiennes et que nous devons
retirer de l’argent pour pouvoir entrer à la grande pyramide de Khéops et au musée de la barque solaire.
Richard insiste également auprès de lui pour lui dire qu’il n’en est pas à sa
première visite et qu'il n'a pas besoin d'un guide.
Par la suite, nous le suivons et il nous fait
découvrir le Sphinx. Je prends une série de clichés plutôt rigolos. Il nous
présente ensuite à son oncle qui nous entraîne à la grande pyramide en nous
disant de ne pas nous soucier de l’argent, qu’il nous fait confiance, qu'il nous l'avance et que nous
lui rembourserons plus tard. Nous grimpons ainsi au cœur de la pyramide de Khéops.
Claustrophobes s’abstenir. L’air est rare et les couloirs jusqu’à la chambre
des morts sont étroits et montent parfois très abruptement. À notre sortie, l'oncle nous
confirme que les touristes se font beaucoup plus rares qu’avant. Il nous conduit
ensuite jusqu’au musée de la barque solaire. Plutôt impressionnant ce voir cet
immense vaisseau conçu en cèdre libanais pour apporter le roi vers l’au-delà.
Nous pensions que notre après-midi s’achevait
ainsi, lorsque notre guide nous appela une calèche et nous propose de nous
conduire à un magnifique point de vue où nous pourrions apercevoir les neufs
pyramides. Je rappelle à Richard que tout se paie ici, mais nous nous faisons
entraîner à cheval vers cet endroit promis. Sur place, je me fais littéralement prendre
et poser sur le dos d'un dromadaire. Je sens que nous perdons le contrôle de cette
visite. Un jeune homme me tire vers une balade. Je dois lui rappeler que je
n’ai plus d’argent et que je n'ai pas de bonbons pour qu’il me ramène au reste du groupe. Il insiste quand
même pour recevoir des sous. Les flashs de caméras se multiplient et je
commence à perdre patience face à la situation.
La calèche nous conduit ensuite à la 3e
pyramide, Mykérinos, pour une ascension sur les pierres. Un nouveau guide nous entraîne vers une
énième séance de photos. Je vois la facture monter en flèche. Encore une fois, on essaie de nous rassurer
et de nous dire de ne pas nous soucier des sous. Puis, ce guide nous fait découvrir un nouveau tombeau, un site encore sous les fouilles archéologiques. Les hiéroglyphes sont impressionnants ! Notre visite
doit se terminer là, mais les négociations musclées commencent à peine… Le
guide de la pyramide de Mykérinos veut de l’argent, de même que l’oncle du 1er
jeune homme, qui veut bien entendu se faire rembourser le prix d’entrée de la pyramide de Khéops et du musée de la barque. Le conducteur de la calèche aussi veut sa part du
gâteau. Bref, je sens que cette journée va nous coûter plutôt cher. Et
oui, tout se paie ici…
De retour à notre gîte, cette séance de
négociation nous a un peu beaucoup gâché ce bel après-midi. Nous nous installons pour
manger un repas et pour voir le spectacle de son et lumière, mais le cœur n’y
est pas… Je réalise l’ampleur de la détresse de la majorité du peuple égyptien
et comme le rappelle Richard, seulement 10% de la population peuvent vraiment
se payer les produits de luxe que l’on voit sur les panneaux publicitaires le long de
l’autoroute. Le reste, ils doivent tenter de tirer le maximum des touristes qui
se font de plus en plus rares… Sans oublier la situation politique plutôt
complexe. Bref, ce soir, le vin a un goût plutôt doux amer…
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