Andréanne Larouche en Égypte
jeudi 9 janvier 2014
Jour 12... ça sent la fin
C’est déjà plus animé ce matin. Nous avons même droit à un petit comité d’accueil dans le hall de l’université. C’est peut-être aussi dû à la fébrilité de la dernière journée de cours ? Peu importe, Alice est de retour, le comptoir de café du 6e étage est réouvert et même le technicien informatique qui tente de nous aider. Le cours débute rondement avec la partie sur comment faire un bon slogan. À la pause, le technicien revient pour une autre tentative de connexion à Internet, mais en vain.
La 2e partie du cours qui traite de textes d’annonce radio, de scénarios vidéo, de marketing de rue et de blogues se termine plus tard que prévu. Les questions sont nombreuses et je sens les étudiants inquiets d’avoir à présenter leur campagne dès le lendemain !!!
Nous retrouvons nos collègues de culture pour le dîner, que Richard doit prendre encore une fois en vitesse, puisqu’il doit rencontrer avant 14h30 une ancienne étudiante qui veut lui poser quelques questions en prévision de ses études à Montréal. Je reste dans le local des profs pour terminer mon thé pendant que Richard descend rencontrer la jeune femme. Malheureusement, un imprévu empêche l’étudiante de venir le rencontrer.
Richard part donc rencontrer les groupes d’étudiants pendant que je me rends visiter la bibliothèque de l’université, qui était fermée hier pour le jour férié. J’ai quand même une belle surprise. Je trouve Le Monde diplomatique du mois de janvier et le livre recommandé par le professeur, « La pub est une charogne qui nous sourit ». Je commence la lecture du magazine jusqu’à la fermeture de la bibliothèque à 17h. Je descends ensuite lire le roman dans le bureau de Richard, qui me rejoint vers 18h20 ! Et oui, aujourd’hui, tous les groupes avaient des questions !
Nous quittons vers un restaurant de grill en passant par une autre rue de marché. Richard me rappelle que c’est la dernière soirée pour se balader et faire des achats. En plus, il n’a pas de cours à préparer, puisque ce sont les étudiants qui présenteront demain matin. J’avoue que je trouve ce genre de rue plutôt étourdissante. Il y a beaucoup trop d’articles en vente !!! Nous réussissons à prendre un repas… sans vin ! Dommage, Richard aurait bien aimé souligner la fin de sa formation… Nous nous contentons donc d’une bière sans alcool. Nous rentrons ensuite bien sagement à l’hôtel, puisque nous avons malheureusement des bagages à faire…
mardi 7 janvier 2014
11e jour Cours 101
C’est tranquille dans la ville ce matin. En
effet, en ce jour férié, on dirait que les rues sont plus désertes qu’à
l’habitude. Même l’université est en mode congé, la porte du comptoir de café
du 6e étage est fermée. Nous devrons donc commencer le cours sans
surplus de caféine ce matin. Richard présente son power point sur le marketing
de la cause pendant que je prends quelques photos de la classe. Les étudiants
sont très attentifs au cours ce matin. Tout va rondement jusqu’à ce qu’une
étudiante demande au professeur Richard que faire face à une marque de jeans
qui exploite des enfants au Bangladesh. Richard s’enflamme en parlant du slogan
Acheter,
c’est voter de Laure Waridel et de la responsabilisation des
consommateurs qui pourraient s’informer davantage sur la provenance des
produits. Plus tard, il dénonce certaines politiques du gouvernement Harper,
notamment sur le plan environnemental et la fermeture de l’ACDI (agence
canadienne de développement international), maintenant intégré au ministère des
affaires étrangères. Il donne ainsi un cours de politique 101 du Québec aux
étudiants qui semblent bouche bée fasse à ce discours de M. Richard.
À la pause, une étudiante en culture vient
rencontrer le professeur pour savoir si elle pourrait elle aussi suivre la
formation de marketing social. Puis, un étudiant ivoirien de la classe vient
demander à Richard comment poursuivre dans ce domaine, puisqu’il est très
intéressé par le cours. Je constate à quel point les étudiants africains ont
beaucoup plus de respect face aux professeurs que ceux du Québec.
Au retour de la pause, Richard se sert d’un
exemple de pitch publicitaire qu’il a fait au début de l’été pour illustrer les
différentes étapes d’un plan marketing. Je sens les étudiants impressionnés par
la présentation de Richard. Je me rends compte ici pourquoi il est si populaire
auprès des élèves africains. Richard leur explique à quel point il apprend lors
de chacune des formations qu’il donne ici en Afrique.
Nous terminons l’avant-midi et montons au 10e
étage pour notre dîner. Nous retrouvons nos deux collègues de la veille et
Richard reprend son cours de politique 101 du Québec. Une belle discussion
intéressante sur la situation du mouvement souverainiste québécois.
L’après-midi est encore une fois plus
tranquille pour moi. Je lis, j’écoute de la musique et je vais prendre quelques
photos de Richard en train d’aider les différentes équipes. Quoiqu’aujourd’hui,
seulement six équipes sur 11 profitent de la disponibilité du professeur. Il
est 18h quand nous quittons finalement l’université.
En route vers l’hôtel, nous faisons un arrêt
dans un des rares endroits qui vendent de l’alcool. Nous achetons deux Stella,
une bière égyptienne. Richard prépare son cours de demain… déjà le dernier… Et
moi, j’écris mon blogue en attendant de ressortir souper. Nous choisissons un
restaurant près de l’hôtel, Taberna,
mais contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, il n’y a pas de
bières… et je ne sais pas si c’est à cause du Noël orthodoxe, mais il y a
beaucoup d’énergie sur la rue.
lundi 6 janvier 2014
Joyeux Noël en ce 10e jour
Notre nouvelle routine pour cette semaine a
commencé bien tranquillement pour ce 2e jour de formation: lever
à 7h, douche, petit déjeuner et marche en direction de l’université vers 8h30.
Après une quinzaine de minutes de retard étant donné des problèmes de connexion
à Internet et au projecteur, Richard réussit à débuter son cours vers 9h15. Il
faut dire qu’aujourd’hui et demain, nous avons aussi perdu l’assistante de
Christian Mésenge, la sympathique Alice, qui a pris deux jours de congé pour célébrer…
le Noël Copte. D’ailleurs, hier, elle nous expliquait que les décorations de
Noël resteraient au moins jusqu’à l’Épiphanie, dont la date ici est le 20
janvier.
Les problèmes de connexion à Internet se
poursuivent et Richard a malheureusement de la difficulté à faire jouer les
vidéos des publicités sociétales qu’il souhaitait utiliser comme exemple. Il
réussit quand même à montrer les meilleures affiches de campagnes contre le
VIH. Il fallait voir les réactions des étudiants dans la classe, certains ont
l’air plutôt choqués. Il faut dire que plusieurs images sont vraiment provocantes,
même pour moi qui les découvre en même temps que mes nouveaux collègues de
classe.
À la pause café vers 11h, une étudiante vient
voir monsieur le professeur pour excuser son absence du lendemain. Elle doit elle
aussi aller célébrer Noël ! Au retour, Richard présente un exemple de
campagne pour expliquer aux élèves les étapes d’un plan marketing. Je prends
quelques images pendant que Richard accélère la cadence pour arriver à terminer
sa théorie vers 13h.
L’heure du lunch est arrivée, mais je dois attendre
Richard pendant qu’il répond aux questions de l’équipe de la jeune étudiante copte
qui ne sera pas au cours de demain. Il est finalement plus de 13h30 et nous
montons dîner. Surprise ! Ce midi, nous ne mangerons pas seuls, puisque le
directeur du département culture et un autre collègue sont également présents.
J’apprends qu’ils sont tous les deux français, l’un de Montpellier et l’autre
de Paris.
Une discussion s’enclenche sur les
accommodements raisonnables. Je découvre aussi que beaucoup de jeunes étudiants
ont récemment célébré Noël, qu’ils soient catholiques ou musulmans, et qu’il y
aurait même eu de l’alcool !
Je redescends tranquillement vers le bureau de
Richard pendant qu’il se dirige en classe pour les consultations avec les
étudiants. Pendant ce temps, je regarde mes courriels sur ma tablette, parce
qu’Internet ne fonctionne pas sur aucun ordinateur. Je vais ensuite en classe
faire quelques images et je reviens dans le local du professeur pour
m’installer dans un divan avec vue sur la Méditerranée pour lire l’excellent
livre Indignez-vous !
Richard me retrouve finalement à 18h !
Les 11 équipes avaient beaucoup de questions, mais au moins, le professeur semble
satisfait du début du travail de ses élèves. On marche ensuite directement au Grand Café pour notre souper…
de la pizza, accompagnée d’un soda italien à la grenadine pour
moi !!! Nous rentrons sagement à l’hôtel… et oui, Richard a un cours à
préparer pour demain !
dimanche 5 janvier 2014
Jour 9, Senghor
Nous nous sommes levés tôt en vue de cette 1ère
journée à l’Université Senghor. Je suis un peu stressée à l’idée de rencontrer
les étudiants de la classe de Richard. Malheureusement, en déjeunant, j’apprends
que Christian Mésenge, le directeur du département santé, ne sera pas présent
cette semaine. J’aurais vraiment aimé le rencontrer...
Nous marchons donc jusqu’à l’université. Il
faut dire que ce n’est pas trop stressant finalement. Un étudiant nous
accueille en nous disant qu’il a suivi notre voyage sur facebook. Je filme
d’abord l’introduction du cours de Richard et j’assiste ensuite à sa
présentation comme une simple étudiante. J’apprends encore des choses sur le
marketing de la cause. Dans la classe, un joli bébé exerce ses poumons. Et oui,
Richard a un élève d’à peine quelques mois.
Après le dîner dans le local des
enseignants, nous quittons vers la bibliothèque d’Alexandrie. Le seul problème,
c’est que nous arrivons à 15h15… et que la biblio ferme à 16h ! Encore une
fois, nous sommes coincés par le temps… Dommage, la bibliothèque est si belle…
Je peux même y lire les titres de grands romans de la littérature française… et
québécoise. Spécial de voir Les douze
homme rapaillés de Gaston Miron sur les tablettes de la Bibliothèque d’Alexandrie.
Avant de rentrer à l’hôtel, Richard propose de
passer prendre un thé au café Selsala, le café le long de la Méditerranée.
Richard me rappelle que c’est déjà le dernier jour où nous passerons par ce
coin d’Alexandrie… Triste…
Revenus à l’hôtel, Richard prépare son cours
du lendemain et nous allons ensuite marcher dans la ville pour notre souper…
Richard qui veut fêter la fin de cette première journée avec une bouteille
de vin doit s’armer de patience… elle semble venir de loin…
samedi 4 janvier 2014
Alexandrie 8e jour
Un levée sous un ciel gris, au bruit des
klaxons des voitures et un petit-déjeuner au son de la voix de Lara Fabian.
Nous regardons sur Internet les différents sites à visiter à Alexandrie. Avant
de sortir, Richard me montre la salle de business
de l’hôtel où nous pouvons aussi aller travailler avec nos ordinateurs. Spécial
de voir la technologie se mêler à ce décor Rococo.
Nous entreprenons une marche vers la fameuse
bibliothèque d’Alexandrie. À l’extérieur, c’est confirmé, presque toutes les
femmes sont voilées. Malheureusement, la bibliothèque n’est pas ouverte le
samedi. Nous décidons que nous tenterons de nous reprendre le lendemain,
après le cours de Richard. Je peux quand même voir l’extérieur du
bâtiment, un chef-d’œuvre architectural.
Richard m’entraîne ensuite vers un petit café
sympathique, directement sur le bord de la mer Méditerranée. Comme nous venons
de déjeuner, nous demandons le menu en expliquant que nous voulons revenir y
manger à un autre moment. De toute façon, le temps est très venteux sur le bord
de l’eau cet avant-midi.
Ceci est un test de son ! |
Nous passons ensuite par une rue commerciale
et je me rends compte que nous sommes beaucoup moins dérangés qu’à Luxor.
J’arrête pour regarder une jolie robe,
mais malheureusement, elle est fabriquée en Chine. Le vendeur me répond
que tout est fait en Chine maintenant. Je poursuis ma marche sans acheter, en
sachant très bien que le pire, c’est qu’il a raison. Un autre arrêt à l’hôtel
pour laisser le parapluie et hop, en direction du vieux port d’Alexandrie.
Sur le chemin, je sens vraiment pour la 1ère
fois que mes cheveux blonds non voilés dérangent. Le pire, c’est qu’on me
disait de me méfier des jeunes hommes avant mon départ. Pourtant, à part
quelques sourires et quelques bonjours bien sentis, ils demeurent respectueux.
Par contre, pour les jeunes filles, c’est autre chose. Certaines me regardent avec moquerie et
mépris. Une vient même carrément me tirer mes cheveux. Pas plaisant comme expérience…
Heureusement, rendus à la citadelle de Qaitbay, http://fr.wikipedia.org/wiki/Qaitbay,
nous nous retrouvons en terrain moins hostile. La visite est plutôt
agréable même. J’ai vraiment l’impression de vivre presque dans un ordre chronologique
l’histoire de l’Égypte : Pyramides, temples des pharaons, tombes dans la
vallée des rois, théâtre romain et citadelle arabe d’un sultan Mamelouk. Le
coucher de soleil sur la baie est magnifique. Mais nous apprenons que le fort
ferme à quatre heures lorsqu’un sympathique garde lance China, it’s close ! Puis, ce même garde nous dit Canada, it’s OK.
Nouvelle serveuse au Grand Café ! |
Après une belle balade sur les remparts du
château, nous empruntons le chemin du retour. Nous refusons une calèche, mais
ce n’est pas comparable avec Luxor. Ici, elles sont beaucoup moins nombreuses.
Nous faisons un arrêt pour un breuvage chaud et pour reposer nos jambes sur la
terrasse du Grand Café, le préféré de Richard. Nous y prenons un thé vert à la
menthe et de la chicha au cantaloup. Richard semble vraiment dans son élément.
Comme il commence à faire un peu froid, nous rentrons à l’hôtel avant d’aller
souper au restaurant que où nous étions arrêtés ce matin.
Nous y mangeons très bien, un shish kebab pour Richard et
des calmars frits pour moi. Nous sommes sur le bord de la mer après tout. De
retour à l’hôtel, je suis pris d’un coup de fatigue pendant que Richard prépare
son cours. Je pense que nos marches du jour m’ont bien épuisée.
Jour 7, la transition
Ça va vite !!! Déjà une semaine, je me
lève avec une boule dans la gorge, tout va trop vite !!! Après le
petit-déjeuner passé à essayer de mettre à jour mon blogue, c’est déjà le
temps de se préparer à quitter Luxor. Je réussis à sauter dans la piscine pour
quelques longueurs, puis, c’est déjà le temps de faire les bagages.
Notre chauffeur est bien là pour midi tel que
convenu la veille avec Mohamed… mais pas notre avion ! À notre arrivée à
l’aéroport, nous apprenons que notre vol pour Alexandrie est retardé de près
d’une heure trente. En attendant l’avion dans un petit café, je constate encore
une fois l’importance de la fête de Noël ici. Je vois partout des sapins de
Noël, des pères-noël et même un musulman avec des cadeaux bien emballés !!!
Alors qu’à quelques pas de moi, un homme installe son tapis en direction de La Mecque pour faire sa prière.
L’avion décolle enfin et nous sommes attendus
au Caire par notre chauffeur qui nous conduira en direction d’Alexandrie. La
route est quand même longue… plus de trois heures !!! En route, même s’il
fait déjà noir, j’ai l’occasion de sentir qu’Alexandrie ne semble pas très
propre. Des raffineries crachent des flammes de feu et une forte odeur de
souffre nous accueille dans la ville.
Arrivé à l’hôtel, je suis sous le choc !
C’est un véritable décor des années 20 !!! Encore une fois, le sapin de
Noël et le père Noël sont à l’honneur. On nous offre même un cocktail et
quelques bouchées. Nous déposons nos bagages et sortons pour le souper.
À peine quelques pas et je suis encore une
fois troublée ! Dans une vitrine au pied de l’hôtel, j’aperçois un
mannequin vêtu d’un voile et à ses pieds un arbre de Noël. Autre choc, dans la
rue, presque toutes les femmes portent le voile. Richard m’explique que les
frères musulmans sont très présents ici. Même le serveur du restaurant semblait
hésitant à me verser une coupe de la bouteille de vin que Richard avait
commandé. Je commence à réaliser que je serai peut-être un peu moins à l’aise ici
à Alexandrie.
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