mardi 31 décembre 2013

Le Nil


La journée a commencé tôt, vers 4h30 environ, puisque je fus réveillée par les prières crachées par les hauts parleurs des mosquées près du gîte. Déjà que j’avais eu de la difficulté à m’endormir... À notre réveil officiel vers 6h30, c’est encore un matin de course folle, puisqu’il fallait prendre notre vol pour Luxor à 10h30, qu’on a presque manqué d’ailleurs… Et oui, j’avais trop bien rangé le filage de Richard et il fallait repasser par le détour de la veille sur la route barrée…

Finalement, la suite de notre déplacement s’est très bien déroulée. Nous sommes même atterris à Luxor avec un vol de moins d’une heure. Le trajet vers l’hôtel m’a permis de voir un paysage vert… dans les deux sens, c’est-à-dire avec une belle végétation et sans déchet sur le chemin... ou presque. La température à l’extérieur est de 23˚C et surtout… il n’y pas de smog !!! Le bonheur pour mon système respiratoire !!!



Arrivé à l’hôtel, Richard se montre très méfiant en prévision de notre visite du lendemain dans la vallée des rois et dans la vallée des reines, probablement échaudé par notre expérience de la veille… Nous décidons plutôt d’aller marcher dans la ville jusqu’au temple de Karnak qui est une véritable merveille selon Richard. Le trajet fût une expérience plutôt difficile, entrecoupé de chauffeurs de calèches qui vous supplient de vous conduire au temple pour quelques livres égyptiennes… pour sauver leur cheval !!! Sans oublier les enfants qui marchent pieds nus dans la rue, qui viennent te demander ton nom et quelques pièces pour manger…

Vue panoramique des temples de Karnak au lac sacré
La suite se déroula plutôt bien, Richard refusant systématiquement toute demande d’assistance d’un guide ou d’un directeur photo ; ) Après les pyramides hier,  j’ai découvert aujourd’hui une autre partie sacrée de l’histoire égyptienne. Les temples représentaient pour les égyptiens des lieux de rassemblements festifs. Ici, ce n’était pas la mort que l’on célébrait, mais la vie ! C’est aussi là que les grands prêtres réfléchissaient aux règles qui devaient dicter la société. Et oui, comme quoi, ce n’est pas d’hier que religion et politique sont inter-reliées. Y avait-il aussi à l’époque un débat autour des accommodements raisonnables ?

Alors que nous nous questionnions si nous étions pour sauver un cheval pour notre retour à l’hôtel, le Nil est apparu devant nous, majestueux !!! Nous avons plutôt marché le long du fleuve sous le soleil couchant qui donne au décor une couleur dorée rappelant le passé glorieux des grands pharaons d’Égypte…

Trêve de poésie, nous sommes arrivés au Iberhotel pour planifier notre soirée du nouvel an. Alors que nous voulions simplement savoir les prix et les choix du menu à la carte, nous apprenions que le forfait du réveillon à 92 euros, oui, oui, vous avez bien lu, près de 125$ can, nous était offert gratuitement. Une offre que nous ne pouvions refuser. Au moment d’écrire ces lignes, je reviens d’un souper sept services sur un bateau stationné sur le Nil… pour la modique somme d’une bouteille de vin…Pas mal pour terminer 2013 et commencer 2014… avec sept heures d’avance sur vous xxx

lundi 30 décembre 2013

Arnaque égyptienne


La journée avait pourtant bien commencé avec une belle séance au gym du Novotel. Puis, la route vers les pyramides me confirma les grandes inégalités des classes égyptiennes. En plus de me faire voir de véritables dépotoirs à ciel ouvert un peu partout le long des routes. Nous rencontrons finalement un premier obstacle, une route en construction. Nous devons faire un détour sous le bruit infernal de centaines de klaxons, véritable pollution auditive. Mais loin de moi l’idée de vouloir me plaindre…


Surtout qu’après avoir cherché notre gîte avec notre chauffeur de taxi, nous arrivons à destination. Nous sommes merveilleusement bien accueillis et la vue est superbe. De notre balcon, nous pouvons carrément apercevoir les pyramides et le Sphinx. Nous partons donc à la recherche de l’entrée du site, sous les avertissements de notre aubergiste.



Après avoir marché un peu dans la ville, nous décidons de revenir à notre gîte où l’on nous confirme le lieu exact de l’entrée du site des pyramides. Nous calculons notre argent en nous disant que nous avons le montant exact pour entrer et que sur place, nous pourrons sûrement retirer les fonds pour la suite des choses. À notre arrivée, un sympathique jeune homme se présente comme un employé du site qui ne veut pas d’argent. Nous lui expliquons que nous venons de dépenser nos dernières livres égyptiennes et que nous devons retirer de l’argent pour pouvoir entrer à la grande pyramide de Khéops et au musée de la barque solaire. Richard insiste également auprès de lui pour lui dire qu’il n’en est pas à sa première visite et qu'il n'a pas besoin d'un guide.



Par la suite, nous le suivons et il nous fait découvrir le Sphinx. Je prends une série de clichés plutôt rigolos. Il nous présente ensuite à son oncle qui nous entraîne à la grande pyramide en nous disant de ne pas nous soucier de l’argent, qu’il nous fait confiance, qu'il nous l'avance et que nous lui rembourserons plus tard. Nous grimpons ainsi au cœur de la pyramide de Khéops. Claustrophobes s’abstenir. L’air est rare et les couloirs jusqu’à la chambre des morts sont étroits et montent parfois très abruptement.  À notre sortie, l'oncle nous confirme que les touristes se font beaucoup plus rares qu’avant. Il nous conduit ensuite jusqu’au musée de la barque solaire. Plutôt impressionnant ce voir cet immense vaisseau conçu en cèdre libanais pour apporter le roi vers l’au-delà. 



Nous pensions que notre après-midi s’achevait ainsi, lorsque notre guide nous appela une calèche et nous propose de nous conduire à un magnifique point de vue où nous pourrions apercevoir les neufs pyramides. Je rappelle à Richard que tout se paie ici, mais nous nous faisons entraîner à cheval vers cet endroit promis. Sur place, je me fais littéralement prendre et poser sur le dos d'un dromadaire. Je sens que nous perdons le contrôle de cette visite. Un jeune homme me tire vers une balade. Je dois lui rappeler que je n’ai plus d’argent et que je n'ai pas de bonbons pour qu’il me ramène au reste du groupe. Il insiste quand même pour recevoir des sous. Les flashs de caméras se multiplient et je commence à perdre patience face à la situation.



La calèche nous conduit ensuite à la 3e pyramide, Mykérinos, pour une ascension sur les pierres. Un nouveau guide nous entraîne vers une énième séance de photos. Je vois la facture monter en flèche.  Encore une fois, on essaie de nous rassurer et de nous dire de ne pas nous soucier des sous. Puis, ce guide nous fait découvrir un  nouveau tombeau, un site encore sous les fouilles archéologiques. Les hiéroglyphes sont impressionnants ! Notre visite doit se terminer là, mais les négociations musclées commencent à peine… Le guide de la pyramide de Mykérinos veut de l’argent, de même que l’oncle du 1er jeune homme, qui veut bien entendu se faire rembourser le prix d’entrée de la pyramide de Khéops et du musée de la barque. Le conducteur de la calèche aussi veut sa part du gâteau. Bref, je sens que cette journée va nous coûter plutôt cher. Et oui, tout se paie ici…



De retour à notre gîte, cette séance de négociation nous a un peu beaucoup gâché ce bel après-midi. Nous nous installons pour manger un repas et pour voir le spectacle de son et lumière, mais le cœur n’y est pas… Je réalise l’ampleur de la détresse de la majorité du peuple égyptien et comme le rappelle Richard, seulement 10% de la population peuvent vraiment se payer les produits de luxe que l’on voit sur les panneaux publicitaires le long de l’autoroute. Le reste, ils doivent tenter de tirer le maximum des touristes qui se font de plus en plus rares… Sans oublier la situation politique plutôt complexe. Bref, ce soir, le vin a un goût plutôt doux amer…

dimanche 29 décembre 2013

Jour 2... et 1 !


Ouf !!! Je suis déjà rendue à la fin de la 2e journée… disons que la 1ère journée a passé… un peu rapidement ! Pour résumer notre départ, nous avons pris l’avion à Montréal le 27 décembre vers 19h, après le tchin que tant de gens ont vu sur facebook, destination Amsterdam. Après un vol de nuit d’environ six heures où je n’ai pu dormir étant donné trop de bons films,  dont l’excellent néerlandais Het diner, nous atterrissons à… sept heures du matin heure locale d’Amsterdam. Et pas question d’aller se coucher, puisque notre vol pour le Caire ne repart qu’à 20h50 le soir et que Richard Leclerc a décidé de faire mon initiation d’Amsterdam. Mais pas celle du type que vous imaginez… nous sommes restés sages.

Nous marchons donc jusqu’au train pour nous rendre au centre-ville sous un ciel gris. Première chose à faire, prendre un bon café latté au Café Van Gogh, et oui, nous sommes à Amsterdam. Nous nous retrouvons donc à siroter la précieuse boisson chaude sur le bord d’un des milles canaux. Nous marchons ensuite vers le musée du même nom. Après près d’une heure de marche, nous croisons une patinoire extérieure. À première vue, cela peut paraître normal en hiver, mais ici, il fait plus de cinq degrés et il n’y a pas de neige. En plus, le soleil chasse même les nuages et le gazon est même plutôt vert !

Arrivés au musée, nous constatons qu’il y a plus d’une heure d’attente, mais Richard insiste, c’est un musée à voir absolument dans cette ville. J’avoue que la visite fût plus qu’intéressante.  Malheureusement, puisque la visite de ce musée est plutôt longue,  il ne nous reste que le temps de manger une bouchée dans un sympathique pub néerlandais… accompagnée d’une Heineken bien sûre !  S’ensuivit une course folle vers l’aéroport entre les nombreux vélos et la marée humaine qui est venue célébrer au Winter Market… Dommage que nous devions déjà quitter, car je pense qu’il me reste beaucoup à découvrir de cette ville.

L’avion vers Le Caire repart à 20h50 pour un vol de plus de quatre heures. Nous atterrissons finalement à 2h10 du matin, heure locale égyptienne, avec encore de l’attente pour le visa et pour les douanes. Heureusement, c’est avec un miracle comme le demande Richard que la navette pour le Novotel arrive. Premier constat, ceux qui se plaignent de la qualité de l’air au Québec n’ont pas pris une bouffée égyptienne. Ce qui fait qu’au moment de déposer les bagages et de se mettre au lit, cela fait pour moi près de 48 heures que je n’ai pas dormi.  

Jour 2

Malheureusement, trop de temps de sommeil à rattraper fait que nous nous levons à… midi ! Une douche, un bon cappuccino et c’est déjà la course pour essayer de profiter de cette 1re journée au Caire, car le musée de la capitale ferme à 16h30.  Richard négocie un taxi et en route pour le musée du Caire. Avis à ceux qui se plaignent de la conduite de certaines personnes au Québec, ils n’ont rien vu. Ici, la ceinture de sécurité ne sert pas, même pour les enfants, les sens uniques et les lignes blanches ne veulent rien dire. 

Après un parcours stressant, nous sommes accueillis par de nombreux chars d’assauts, des soldats et des barbelés. Malgré cette présence inquiétante, nous réussissons à entrer dans le Musée du Caire. J’avoue que ma bouche est restée ouverte devant tant de pièces historiques racontant un passé si fascinant. J’aurais bien porté certains bijoux de Toutânkhamon et de Nefertiti. Bien hâte de voir la suite dans les jours suivants. En sortant, nous nous arrêtons pour prendre rapidement la fameuse photo avec le sphinx, car je constate qu’un soldat portant une mini mitraillette qui vous demande de circuler est un élément convaincant pour quitter les lieux.

Nous reprenons ensuite notre taxi pour un arrêt-photo sur la désormais mythique Place Tahrir, dont Richard m’a tant parlé après y avoir été en janvier 2011. Comme nous n’avons toujours pas eu le temps de manger, notre chauffeur nous conduit au restaurant conseillé par Christian Mésenge, le directeur du Département Santé de l’Université Senghor où Richard donnera sa formation la semaine prochaine. Situé dans un quartier huppé de la ville et sur le bord du Nil, le Left Bank se révèle un excellent choix. Le canard glacé et la crème brûlée y sont délicieux.

De retour à l’hôtel, c’est déjà le temps de refaire les bagages pour quatre autres journées de découvertes.